Position de la Mairie de Cesson Sévigné

Compte-rendu de l'unique appel que nous avons obtenu avec Yannick Gaborieau

Cher Monsieur Gaborieau,

merci d'avoir pris le temps de notre échange ce matin.

J'ai noté que selon vous, le reboisement de la parcelle Gohorel n'est pas dans les compensations de l'Etat pour la construction de la LGV. Si c'était le cas, les arbres ne pourraient pas être abattus, et si c'est le cas, le Préfet rendra un avis défavorable.

Selon vous c'est une simple décision de suivi de chantier pour amélioration visuelle qui avait été agréée, mais pas une compensation avant l'octroi du permis de travaux.

Selon vous toujours, c'est un début de reboisement et vous avez même évoqué que la SNCF n'aurait sans doute rien dû planter. Vous (l'équipe municipale en place) considérez donc que ce n'est pas bloquant d'abattre "quelques arbres".

Vous avez questionné le chiffrage de 3200 arbres que je vous ai donné, pensant que c'était le chiffrage des arbres qu'il était prévu de planter. Je vous ai demandé quel était votre chiffrage à vous, ce à quoi vous m'avez répondu que vous n'aviez pas compté les arbres. Cela m'a surpris. Comment pouvez-vous faire le chiffrage du dommage à abattre les arbres si vous n'avez même pas un chiffre en tête du nombre d'arbres ? Je vous ai alors expliqué que le chiffre de 3200 arbres est une estimation comptée et que c'est l'estimation basse. Nous pensons qu'il y en a plus de 3200 (3900 ?).

Ce projet, vous avez insisté, est un projet de la SNCF, propriétaire du terrain. Ce n'est pas un projet de la ville mais de la SNCF. Ce qui explique votre faible diligence pour venir rencontrer les riverains que nous sommes. Vous avez reconnu que vous auriez sans doute pu organiser davantage de concertation avec les citoyens, mais que sur le fond, cela n'aurait pas changé les convictions de l'équipe en place.

Je vous ai demandé pourquoi la SNCF faisait son projet sur un terrain boisé alors qu'elle est propriétaire d'autres terrains qui sont réellement des friches et qui pourraient accueillir une telle centrale sans pour autant abattre autant d'arbres. Vous n'avez pas eu la réponse à cette question.

Les projets photovoltaïques sont pour vous dans le sens de l'Histoire. Créer une centrale photovoltaïque est pour vous plus écologique que quelques milliers d'arbres. Vous considérez que l'objectif de 30% d'énergie renouvelable est une priorité absolue, et que les Centrales photovoltaïques sont formidables pour attirer de la biodiversité car des agriculteurs peuvent faire paitre leur moutons dessous. Vous pensez que ceux qui sont contre ce projet sont des personnes opposées au changement qui veulent juste que rien ne change et que tout reste pareil.

Je vous ai demandé pourquoi vous ne donniez pas priorité à mettre des Centrales sur des lieux déjà bétonnés (parkings de la ville) ou réellement délaissés (les 2 remblais de la Rocade). Vous m'avez dit que vous aviez posé plusieurs recours auprès de Rennes Métropole pour les parkings, y compris en proposant de reprendre la gestion de ces parkings pour assumer la gestion des panneaux solaires. Mais Rennes Métropole a pour l'instant refusé. Pour les remblais de la Rocade, c'est un de vos autres projets que d'y mettre du photovoltaïque.

Vous considérez qu'il n'y a aucun problème sur les arbres en France car la forêt ne s'est "jamais aussi bien portée qu'aujourd'hui" (citation de vous-même). Sur Cesson, vous pensiez avoir un patrimoine de 23000 arbres, mais avez découvert qu'il y en a en réalité 33000 dans le domaine public. Vous continuez à replanter 2 arbres quand vous devez en abattre 1 (sur le domaine public dont vous êtes responsable), ce alors que vous recevez des injonctions contradictoires des citoyens (beaucoup vous demandent de couper les arbres qui font de l'ombre ou salissent leurs maison). Dans le domaine privé aussi le boisement va très bien et augmente (vous n'avez pas donné de chiffres. Pouvez-vous me les préciser SVP ?). Planter des arbres n'est donc, selon vous, pas du tout une priorité ni nationale ni locale. Le dernier CIM portant sur les arbres et l'engagement de Mr Macron sont donc pour les doux rêveurs.

J'ai souligné que nous ne sommes pas contre une centrale photovoltaïque. Par contre, nous sommes contre l'abattage de 3200 arbres pour ce faire. Si EDF réussit à faire sa centrale sur cette parcelle en préservant les arbres, alors nous le soutiendrons.

Je vous ai demandé comment vous alliez honorer le fait de replanter les 3200 arbres dans notre quartier si ce projet aboutit. Vous m'avez rappelé que c'est sur le domaine privé, et que cette obligation n'existe pas là.

Je vous ai demandé pourquoi le boisement des terrains en sortie de rocade n'étaient eux non plus pas honorés, et que pour une ceinture verte, notre quartier avait bien peu d'arbres. Vous n'avez pas pu répondre.

Vous avez affirmé que le chiffrage de la séquestration de CO2 par quelques milliers d'arbres était infime par rapport à la séquestration carbone permise par une centrale photovoltaïque. Je vous ai alors demandé votre chiffrage et vous n'avez pas pu me la donner au téléphone. Je reviens donc vers vous par écrit pour que vous me la donniez car c'est une information clé.

Combien séquestrent 3200 arbres (au bas mot) de 6 à 7 ans d'âge aujourd'hui, appelés à grandir et s'épanouir (sans produire de déchets, en produisant du bois, des fruits, augmentant l'absorption des sols), pendant 30 ans ?

Combien séquestre une centrale photovoltaïque, en déduisant l'empreinte carbone de l'abattage des arbres, du terrassement du terrain, de la construction des panneaux solaires, et de l'entretien des panneaux solaires, pendant 30 ans ? Ce calcul ne prend pas en compte les déchets autres que le CO2, qui sont pourtant élevés.

Dans la mesure où le propriétaire du terrain est la SNCF, merci de me transmettre les coordonnées de la personne référente de cette parcelle pour leur parler directement pour comprendre leurs contraintes et leurs souhaits, et voir comment maintenir un lien de cordialité entre riverains.

Merci d'avance pour votre retour.

email envoyé le 11 décembre et resté sans réponse